Aurangabad : la belle et la bête

Nous avons quitté Goa le 4 janvier en avion pour Mumbai. Comme à son habitude, Air India nous a fait patienter quelques heures à l’aéroport, et nous sommes arrivés en soirée. 

Le lendemain, 6 heures du matin, et nous voilà partis de la gare de Mumbai, Chhatrapati Shivaji Terminus, en direction de la ville d’Aurangabad. Nous sommes à présent au nombre de 4: Boubou, Nadine ainsi que Jean-Marc et Godfrey, le père et l’oncle indien de Nadine. Déjà notre deuxième expérience dans les trains indiens, quelle chance! Nous sommes cette fois dans la 2ème classe VIP, sur des sièges assis durs comme de la pierre, entre les familles de cafards ayant trouvé leur logis dans ce wagon. Résultat des courses:

Boubou 4 – 0 Cafards. 

Pendant ce temps, Nadine se bat contre la grippe qu’elle traîne depuis quelques jours…

Nous arrivons en gare d’Aurangabad en début d’après-midi. Ville de 1,7 millions d’habitants, nous sommes surpris de constater qu’elle est froide, grande et très sale. Nous profitons tout de même de la soirée pour essayer de faire un petit tour, mais impossible de traverser la rue! Pourtant la circulation, on connaît… Mais malheureusement, le petit restaurant que nous avons aperçu de l’autre côté de la rue devra attendre.

Nous avons donc trouvé un bar de notre côté de la route, mais en rentrant dedans, surprise surprise… Nous sommes étudiés sous toutes les coutures par des yeux curieux et un peu malsains tout de même, uniquement par des hommes. Pas de femmes dans ce bar, mais l’appel de la Kingfisher est plus fort que cela, nous nous installons. Nadine est épiée dans tous ses mouvements, ce qui rend tout le monde un peu mal à l’aise. On raconte que les yeux sont les fenêtres de l’âme, mais nous avons préféré les laisser fermées pour ce soir là !  Cela fait parti du jeu mais encore faut-il trouver l’énergie pour jouer sans arrêt.

Le lendemain, c’est le ventre bien plein que nous rencontrons notre guide qui restera avec nous pendant les deux jours. Direction: le Fort de Daulatbad. Nous arrivons au milieu de milliers de pèlerins, qui grimpent au Fort accompagnés de milles couleurs et chants, dans l’espoir de s’y recueillir. Nous constatons alors (et cela s’empirera par la suite) que l’entrée contient deux tarifs: un pour les indiens et un pour les étrangers, 10x plus cher. 

Nous somme surpris de constater que le lieu n’accueille à l’évidence pas beaucoup de touristes « blancs », car nous sommes observés comme des singes en cage. La vue est tout de même magnifique 🙂 

Nous reprenons la route en direction des grottes d’Ellora. Celles-ci se situent à 20 kilomètres de la ville d’Aurangabad. Les noms qui lui ont été donné de « grottes » ou « caves » sont en fait mal appropriés, car elles ne sont pas le résultat de la nature mais bel est bien dûes au travail méticuleux et courageux des hommes il y a de cela déjà plus de 25 siècles. 

En tout, une trentaine de grottes peuvent être trouvées sur le site. Nous pouvons y trouver toute sorte de représentations bouddhistes, hindouistes et même jaïnistes, et faisons le plein historique de cultures trop inconnues grâce à notre guide hyper-calé en la matière. A cette époque, les Bouddhistes vivaient comme des nomades et ne s’arrêtaient que 4 mois durant la mousson. Ces grottes sculptées leur servaient donc de monastère pour vivre et exercer leur prière. 

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la Bibi ka Maqbara, la version bébé du grand Taj Mahal! Cette mosquée à été réalisée par le fils du réalisateur du Taj, en l’honneur de sa femme, et est 10x plus petite à l’échelle que son grand frère. Nous nous en sommes mis plein les yeux et le nez, grâce à la forte odeur panards à l’intérieur dû à l’enlevage obligatoire du port de chaussures.

Le lendemain, nous nous mettons en route pour visiter cette fois-ci les grottes d’Ajanta.

Situées à plus de deux heures de route de Aurangabad, elles ont également été construite de la main de l’homme, et ont été oubliées pendant près de mille ans avant d’être redécouvertes par un anglais!

Ici comme dans tous les autres sites culturels, l’entrée pour les étrangers est plus chère que l’entrée pour les indiens, de 30x (10 roupies pour les indiens contre 300 pour les étrangers !). Nous avons maintenant vu les quelques habitudes de certains indiens face aux étrangers à peau plus claire: ils demandent sans cesse de prendre des selfies avec eux… À se demander ce qu’ils en font avec. Nous partons donc du principe de refuser, car certains ont peut-être des mauvaises intentions derrière la tête. 

Ici aussi, nous pouvons admirer une 20aine de grottes excavées à la main, avec des restants de peintures faites déjà 800 ans avant J.C. À nos yeux, la situation géographique était peu être mieux que celle des grottes d’Ellora, mais les grottes en elles-mêmes nous ont moins fait d’effet. Elles valent tout de même le détour ! Et pour un peu d’humour: un indien nous a proposé de nous accompagner tout au long de notre visite, en tant que notre garde officiel de chaussures 🙂 

Nous rentrons paisiblement dans l’après-midi, exténués par les visites. La route est comme à l’allée: un calvaire de gruyère. Nous traversons des villes et villages désolants à voir à cause de tous les déchets jetés qui s’accumulent. Les paysages était parfois magnifiques, ressemblant à l’Arizona, le Nevada ou même certains lieux d’Afrique. Nous avons appris que cette partie était collée à l’Afrique il y a de ça un certain temps.

Le lendemain matin c’est reparti pour une troisième expérience dans les trains indiens, pour le retour à Mumbai. Coup de chance, nous tombons cette fois-ci sur une Rolls Royce par rapport à notre expérience au milieu des cafards, alors que nous sommes exactement dans la même classe. Nous passerons donc les 7-8 heures sur des sièges plutôt mou, avec plus d’espace pour les jambes que nécessaire, et pas un seul cafard de croisé (ils ont dû sentir le sang de leur congénère sous les chaussures à Boubou) !

Nous resterons ainsi deux nuits à Mumbai pour nous permettre de visiter la ville et faire un peu de shopping. Beaucoup de marche et beaucoup de poussière dans les poumons, nous sommes heureux de quitter la grande ville pour explorer des contrées plus uniques  😆  Nous avons voulu tester le fameux train bondé mais nous sommes plutôt bien tombés. Nous avons même été plus serrés dans notre Rickshaw (tuc-tuc) à 4  😛 

Aujourd’hui, dimanche 10 janvier, nous avons quitté Mumbai (anciennement Bombay) et son aéroport grandiose pour Udaipur et notre 4ème « canton » de l’Inde, le Rajasthan. Udaipur surnommée « Lake City », nous avons déjà pu constater une belle verdure, moins d’ordure et une température un peu plus fraîche. Cela promet, on se réjouit !

Kiss Kiss Flex Peace  😎

Nadine et Boubou