Fukuoka-Ken, le futur au présent.

Il ne tourne pas rond.

Les odeurs n’existent plus, les langues et les mots disparaissent chaque seconde. Les humains ne parviennent plus à vivre ensemble, ils n’y sont jamais parvenus. Il ne tourne pas rond. C’est la crise, c’est les crashs, c’est le climat, c’est la Corée du Nord qu’ils disaient. Ce n’est en tout cas plus les Azteks. Il ne tourne pas rond. Mon cœur s’emballe, les sueurs froides me glacent la nuque, mes mains sont moites… Y’a t’il de l’espoir ? Le monde ne tourne pas rond et il s’arrêta de tourner en 2076… Mes paupières s’ouvrent, l’hologramme tactile indique devant mes yeux le 17 mars 2116 à 70h00 et me sort de ce cauchemars nourrit des bouquins d’histoire de la veille. Le monde est encore là et nous sommes bientôt en retard.

Huber nous attend en bas. Nous nous mettons en route. Les champs magnétiques se bousculent, normal en heure de pointe. Vivement que les nouvelles technologies retrohydrauliques conçues pour les vaisseaux soient utilisées au sol pour fluidifier ces engorgements, mais nous arrivons finalement à l’heure. 

Notre vaisseaux 5J922 s’annonce lui aussi à l’heure. Départ prévu à 112h913. Il paraît que la terre ne tourne plus rond, du moins pas comme avant, depuis une quarantaine d’année c’est ce que nos bouquins d’histoires racontent. Afin de conserver notre calendrier géorgien, ils ont imaginé un tout autre système horaire. Il nous va très bien ce système, c’est à se demander comment ils faisaient avec leur système de 24 heures et ces 60 minutes pour une unité, quel casse tête… Ils parlaient de saisons, de changements horaires, cela fait 4 ans que nous sommes en « été » alors.

La boucle magnétique me sert à peine à la taille. J’aime bien cette sensation d’être libre sur mon siège et sécurisé à la fois. Le scouteur citerne hydro vient de remplir le réservoir de notre vaisseau, nous sommes parés. 5 litres suffiront pour le trajet mais le réservoir en contient 20 par sécurité. Ascension verticale, les habituelles petit « gilis » ressentis au ventre, nous faisons du stationnaire afin de permettre la rotation des retropropulseurs et les macs 15 sont atteints en 20 secondes. 

Le temps de bailler et nous y sommes. Descente verticale, les petits « gilis » et nous voilà à Fukuoka-Ken. Quelle belle planète. Un accueil d’une gentillesse légendaire et nous montons dans le dernier bijoux de Mercemdesme – ils sont quand même grands ces allemands. 

10 minutes de route et nous voilà à notre Hair B&B. Une autre page de nos bouquins d’histoire me revient en tête… A l’époque ils utilisaient des taxis et des hôtels, étonnant. Les bouquins disent que les gens avaient des problèmes à cohabiter, à partager et à s’entraider. Ils parlaient de capitalisme mais ça c’est quand cela avait encore de l’importance et quand les banques existaient encore.

Nous aimons l’aspect traditionnel qu’ils ont conservé en apportant toutefois la modernité dernier cri. C’est parfois déroutant, nos yeux sont habitués et assimilent le traditionnel avec l’obsolescence alors qu’il s’agit vraiment de technologie plus avancée. Réellement une belle planète cette Fukuoka-Ken. À croire qu’ils ont vraiment embrassé cette évolution de la plus belle des manières en la faisant cohabiter avec l’honneur, le traditionnel et les coutumes.

Ces murs sont incroyablement isolés, on se croit seul alors que des milliers de personnes habitent ici. Le silence et la sérénité sont si légères et pourtant cela représente des tonnes sur mes paupières. Il est temps de dormir, j’espère que le monde commencera enfin à tourner rond…

A bientôt pour le prochain épisode !

 

Nadine & Boubou.